«L'Horloger de Saint-Paul» (1974)
Lyonnais de naissance et attaché à sa ville, le réalisateur y situe ce qui sera son premier succès public, ainsi que sa première d'une longue collaboration avec Philippe Noiret. Ce drame puissant, adapté de Georges Simenon, conte comment un homme qui élève seul son fils découvre à quel point il ne le connaît pas lorsqu'il apprend qu'il a commis un meurtre, avant de tenter de se rapprocher de lui. Bouleversant.
«Que la Fête commence…» (1975)
Changement radical de registre l'année suivante : Tavernier surprend toute la France avec cette fresque historique qui décrit les débauches insensées dans lesquelles se vautre, au XVIIIe siècle, le duc d'Orléans (Noiret à nouveau) à coups de parties fines, ce qui va provoquer des conspirations contre lui. Un film décoiffant, chaud, fascinant, récompensé de deux Césars.
«Coup de torchon» (1981)
Féru de romans policiers américains, le cinéaste adapte l'un de ses auteurs favoris, Jim Thompson. Transposant l'action dans l'Afrique coloniale des années 1930, il suit ici un flic (Noiret toujours, face à Isabelle Huppert et Guy Marchand) méprisé par tous, qui va subitement assassiner tous les gêneurs avec un cynisme effroyable. Son plus grand succès en salles, avec 2,2 millions d'entrées.
«Un dimanche à la campagne» (1984)
En 1912, un vieux peintre connu mais sans génie va remettre sa vie et son œuvre en question à l'occasion de la visite dominicale de ses enfants et petits-enfants. Très touchant, ce succès populaire de Tavernier offre des rôles en or à Sabine Azéma, Louis Ducreux et Michel Aumont, et un nouveau César au réalisateur.
«La Vie et rien d'autre» (1989)
Après la Première Guerre mondiale, un officier a pour mission de recenser les soldats disparus au front. Il va croiser deux femmes qui recherchent leur compagnon, puis découvrir qu'il s'agit du même homme. Très émouvant et remarquablement interprété par Philippe Noiret, Sabine Azéma et Pascale Vignal, le film a séduit 1,5 million de spectateurs.
«L.627» (1992)
Retour au polar, mais dans le genre coup de poing : le quotidien d'un groupe de policiers de la brigade des stupéfiants, où la personnalité de chaque membre va se révéler au fil des interventions. Un film très fort tant Tavernier, qui avait souhaité une mise en scène réaliste, y est admirablement parvenu.
«La Fille de d'Artagnan» (1994)
Entre deux films policiers, le réalisateur revient au récit d'aventures, avec cette histoire d'Eloïse d'Artagnan qui veut déjouer un complot contre le roi, et va faire reprendre du service aux fameux mousquetaires. Pétillante et déchaînée, Sophie Marceau crève l'écran dans le rôle-titre.
«L'Appât» (1995)
Thriller choc, cette adaptation d'un fait divers qui avait défrayé la chronique dans les années 1980 suit une jeune fille qui sert d'appât auprès d'hommes mûrs, avant que ses compagnons ne s'introduisent chez eux afin de les cambrioler, ou pire. La froideur de la jeune femme est remarquablement incarnée par Marie Gillain, superbement dirigée par le cinéaste.
«Ça commence aujourd'hui» (1999)
Nouveau film réaliste (et brillant) : le quotidien d'un prof du Nord très impliqué auprès des habitants de sa petite ville et confronté à la misère de sa région, qui va se radicaliser après une succession d'événements tragiques. C'est Philippe Torreton qui campe ce héros ordinaire de façon époustouflante.
«Dans la brume électrique» (2009)
Nouvelle adaptation d'un grand du polar, James Lee Burke, pour une histoire très sombre de meurtres en série dans le bayou de Louisiane qu'un inspecteur revêche et tenace (Tommy Lee Jones, magistral) tente de résoudre. C'est la seule fiction produite et tournée aux Etats-Unis signée de ce grand spécialiste du cinéma américain qu'était Tavernier. Un film immense.
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Divertissement
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