Le grand prix du Festival du film policier, une jeune fille atteinte d'un cancer et The Rock, plus fort que jamais... Que faut-il voir cette semaine ? La sélection de la rédaction du Figaro.
À voir
La Loi de Téhéran , un drame de Saeed Roustayi, 2h14
La Loi de Téhéran met en scène une brigade des stupéfiants à la recherche d'un narcotrafiquant, Naser Khakzad (Navid Mohammadzadeh). À sa tête, Samad, joué par Peyman Maadi, l'acteur d'Une séparation, d'Asghar Farhadi. Ni tendre ni brute, pragmatique. Samad et son équipe ratissent large dans les bidonvilles pour faire parler toxicomanes et dealers et remonter jusqu'aux gros bonnets. La méthode est laborieuse, éprouvante. Le thriller de Saeed Roustayi change de braquet sans prévenir. Il offre un tableau d'un commissariat iranien édifiant. La justice est aussi montrée comme un système arbitraire et peu opérant. Les policiers ont autant à craindre que les suspects dans le bureau du juge. Doublement récompensé du Grand Prix et du Prix de la critique au dernier Festival du film policier, La Loi de Téhéran confirme que le polar bouge encore. É.S.
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On peut voir
Profession du père , un drame de Jean-Pierre Améris, 1h45
Il faut se mettre à sa place. À l'école, quand la maîtresse lui demande ce que fait son père, il ne sait pas quoi répondre. Footballeur, parachutiste, champion de judo, espion, il y a le
choix. Rien de tout cela n'est vrai. Pour Émile, qui a 12 ans à Lyon, en 1961, ça n'est pas drôle tous les jours. À Alger a lieu le putsch des généraux. Cela met le paternel dans tous ses états.
Il déteste de Gaulle, confie à son fils la mission de l'assassiner, lui ordonne d'écrire OAS à la craie sur les murs. Le gamin obéit, entre terreur et fascination. Le chef de famille est violent. Benoît Poelvoorde se glisse avec délectation dans la peau de ce dangereux mythomane. Le film retrace assez bien les terreurs d'enfant, cette période où tout semble mystérieux, irréel. L'élève poste des lettres en douce, sympathise avec un copain pied-noir. La folie lui paraît naturelle. É.N.
Milla , un drame de Shannon Murphy, 1h58
Comment aime-t-on quand on n'a plus rien à perdre, que le temps qui vous reste se compte en semaines ? Condamnée par un cancer, Milla, uniforme de lycéenne impeccablement repassé, tombe, sur le quai du métro de Sydney, sous le charme du débraillé et hirsute Moses. Vagabond, le dealer d'une vingtaine d'années lui quémande de l'argent. Elle fait un malaise dans ses bras. Contrairement à Nos étoiles contraires ou Love Story, récits mélos d'amour face à la maladie, Milla ne repose sur aucun pathos ou promesse d'éternité. Milla n'est pas dans le déni de sa mortalité. Ou la rage. Cette intériorité est parfois forcée par un artificiel découpage en chapitres aux titres grandiloquents. Reste que ce portrait en apesanteur vibre d'une vulnérabilité rare, récompensé d'un prix meilleur espoir à Venise et neuf AACTA, les Oscars australiens. C.J.
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Jungle Cruise , un film d'aventure de Jaume Collet-Serra, 2h07
Après Pirates des Caraïbes, Disney exploite une autre attraction phare de ses parcs. En pleine guerre de 14-18, une exploratrice (Emily Blunt) remonte l'Amazone sur le rafiot d'un capitaine beau parleur (Dwayne Johnson) à la recherche de pétales aux vertus médicinales inouïes . Le remède miracle suscite aussi la convoitise des Allemands, menés par Jesse Plemons à la moustache de méchant qui frise. Poursuite en sous-marin, torrents en furie, tribus locales facétieuses, héritage des conquistadors… ce divertissement familial cabotin remixe avec gourmandise les classiques que sont Indiana Jones, À la poursuite du diamant vert, L'odyssée de l'African Queen. Dwayne Johnson, alias «The Rock», n'a ni le charme, ni l'ironie de Johnny Depp. Cependant, il forme avec Emily Blunt un duo chipoteur délicieux. La star de Fast And Furious a eu raison d'insister, des semaines durant, auprès de sa partenaire britannique pour qu'elle endosse ce rôle d'héroïne intrépide et émancipée qui ne se laisse démonter ni par les hommes condescendants, ni par les surprises d'un voyage infernal. C. J.
The Suicide Squad , un film d'aventure de James Gunn, 2h12
On ne prend surtout pas les mêmes et on recommence tout. En 2016, David Ayer avait fortement déçu avec la première adaptation du comics The Suicide Squad. En 2021, le réalisateur James Gunn fait une infidélité à Marvel-Disney (viré pour des tweets sexistes, il sera de retour pour mettre en scène le troisième volet des Gardiens de la Galaxie) et a pris en main la nouvelle adaptation sur grand écran de cette escouade de super-vilains chargés de sauver le monde contre une illusoire remise de peine. Le résultat : une parodie de film super-héroïque sauvage, drôle et imprévisible. O. D.
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The Sparks Brothers , un documentaire d'Edward Right, 2h20
Déjà à l'honneur à Cannes avec Annette, de Leos Carax (ils
signent la musique et l'histoire), les frères Ron et Russell Mael ont droit à un documentaire signé Edgar Wright (Shaun Of
the Dead, Baby Driver). Cinq décennies de pop passionnante résumées en 2h20 qui, à trop vouloir respecter la chronologie et multiplier les intervenants, finissent par lasser. É. S.
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Les Voleurs de chevaux , un western de Yerlan Nurmukhambetov et Lisa Takeba, 1h24
Petit garçon facétieux des plaines du Kazakhstan, Olzhas adore échapper à la cueillette des tomates pour jouer près de la rivière et dessiner sur les murs. Un jour, son père éleveur d'équidés est tué par des voleurs sur un marché. Peu après, un inconnu surgit pour accompagner vers son nouveau village la famille endeuillée. Récit des liens indéfectibles qui unissent les fils à leurs pères, ce conte naïf et crépusculaire, niché dans de magnifiques paysages, dépeint l’âpreté de la vie des steppes. En mère courage et ostracisée Samal Yesyamova, prix d'interprétation à Cannes en 2018, oppose une dignité à toute épreuve face à un deuil impossible. C. J.
À éviter
Les Sorcières de l'Orient , un documentaire de Julien Faraut, 1h40
Après la finale de Roland-Garros de 1984, le réalisateur
s'intéresse au triomphe méconnu de l'équipe de volley-ball féminine japonaise dans les années 1960. Et se prend les pieds dans le filet. L'histoire a beau être originale et les septuagénaires nippones drôles et élégantes, les temps morts se multiplient. B. P.
On n'a pas vu
C'est la vie , une comédie de Julien Rambaldi, 1h43
Cinq ans après Bienvenue à Marly-Gaumont, Julien Rambaldi revient avec C'est la vie, une comédie sur le monde de la maternité, dotée d'un casting de choix. On retrouve Josiane Balasko, Léa Drucker (qui n'est autre que la conjointe du réalisateur), Alice Pol (Supercondriac) ou encore David Marsais, l'un des deux humoristes du Palmashow et dernièrement à l'affiche de Mandibules . Pour son dernier jour avant de prendre sa retraite, Dominique (Josiane Balasko), une sage-femme au caractère bien trempé, va devoir coopérer avec un tout jeune obstétricien qui lui semble bien arrogant. Ensemble, ils vont devoir accompagner et accoucher cinq femmes bien différentes, qui se souviendront toute leur vie de cette journée.
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Divertissement
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