Never explain, never complain. Cette maxime de la Reine Victoria, qui dicte encore le comportement de la famille royale britannique 120 ans après avoir été prononcée, Meghan Markle en a fait l’exacte lecture inverse. Dans son interview très attendue sur CBS, devant la papesse du talk-show Oprah Winfrey, l’ancienne duchesse de Sussex a tout livré.
Ses fans auront été émus aux larmes de l’entendre confier son désarroi avec tant de sincérité, ses détracteurs auront trouvé que la comédienne a bien travaillé son rôle. Meghan restera clivante, bien que le prince Harry, à qui la reine Elizabeth II passait tout autrefois, ait à plusieurs reprises appuyé ses dires. Mais qu’a-t-elle confié ?
Des idées suicidaires
Au cours de l’entretien, Meghan Markle a révélé avoir eu des idées suicidaires lorsqu’elle était enceinte de son premier enfant, Archie Mountbatten. « Tout se passait simplement parce que je respirais », a déclaré Meghan, fondant en larmes. Je ne voulais tout simplement plus être en vie. Et c’étaient des pensées constantes, terrifiantes, réelles et très claires », a dit la duchesse de Sussex, qui attend son deuxième enfant, une fille, a annoncé son époux.
La couverture des médias britanniques, pas tendres à son égard après l’avoir adulée jusqu’au mariage avec le prince Harry, était la cause de sa détresse. Une prise en charge hospitalière ? « On m’a dit que je ne pouvais pas, que ce ne serait pas bon pour l’institution ». Elle s’est alors tournée vers les ressources humaines de Buckingham, qui ont répondu que n’étant pas une employée du palais, il leur était impossible d’intervenir.
Le petit Archie, pas si bien accueilli
Premier enfant à naître de l’ancien jeune trublion de la couronne, le bébé que portait Meghan Markle était attendu comme la réouverture des pubs par temps de coronavirus. Avant la naissance, l’ancienne actrice a affirmé que la couronne s’interrogeait en termes peu chaleureux sur la physionomie du bébé, avec un père au physique de robuste Irlandais et une mère métissée. Harry a été informé « d’inquiétudes et de conversations (...) quant à savoir à quel point sa peau (serait) foncée quand il (naîtrait) », « ce que ça voudrait dire et à quoi cela ressemblerait », a assuré Meghan, sans vouloir donner l’identité de la ou des personnes ayant eu cet échange avec son mari parce que « ce serait très dommageable pour elles ». « C’était étrange », a reconnu Harry au sujet de cette conversation, refusant, lui aussi, de révéler qui en était à l’origine.
Après sa naissance, on se souvient que le couple - la presse britannique en avait fait ses choux gras - n’avait rien fait comme le prince William et son épouse Kate, très respectueux, eux, des traditions. Le 6 mai 2019, Harry se présentait seul devant les caméras pour annoncer la naissance d’un petit garçon, et confier son émotion. Puis deux jours plus tard, le nourrisson était présenté à ses arrière-grands-parents la Reine et son époux, le prince Philip, actuellement hospitalisé. Sur les photos, on voyait une souveraine conquise, souriante, presque prise sur le vif dans un moment d’intimité, comme rarement.
VIDÉO. « Royal babies » : les différences entre les deux couples
Mais l’image était trop belle. Selon Meghan, Buckingham avait refusé d’accorder une protection à l’enfant. Des membres de l’institution, jamais cités, estimaient par ailleurs qu’Archie Harrisson Mountbatten-Windsor, 7e dans l’ordre de succession, et assuré, comme son père, de ne jamais monter sur le trône, ne devait pas recevoir de titre de noblesse. A l’époque, pourtant, le couple avait affirmé renoncer à ce que son fils hérite du titre honorifique de comte de Dumbarton au profit du simple préfixe de « Master ».
Meghan, à la manœuvre, reste diplomate
Américaine, métisse, divorcée, alourdie d’une famille dysfonctionnelle et d’une réputation d’arriviste, Meghan Markle avait beaucoup pour déplaire. Si elle a dénoncé une « vraie campagne de dénigrement » sans que la famille royale ne la protège, elle a pris garde de ne pas attaquer personnellement des membres de la couronne. « Ce n’est qu’une fois que nous avons été mariés et que tout a commencé à vraiment se détériorer que j’ai compris que non seulement je n’étais pas protégée, mais qu’ils étaient prêts à mentir pour protéger d’autres membres de la famille », a-t-elle toutefois glissé.
Comme quoi, lorsqu’ils affirmaient que Buckingham s’inquiétait que la popularité de Meghan et Harry ne surpasse celle de Kate et William, les journaux britanniques n’avaient pas tort. La série « The Crown » raconte très bien le poids et l’ankylose de tout système séculaire, où chacun a pour mission de protéger l’institution, plus que les individus. « The Firm », ce peu reluisant surnom donné à la couronne, comme une mafia, a d’ailleurs été utilisé à plusieurs reprises par Meghan.
Harry moins tendre, mais la reine reste « son colonel »
Les exégètes de la couronne britannique trouveront la phrase un peu hardie, car du mariage princier, en mai 2018, à l’annonce du « Megxit », en janvier 2020, une poignée de mois s’est écoulée. Mais pendant tout ce temps de souffrance, « nous avons fait tout notre possible » pour rester au sein de la famille royale, a affirmé le prince Harry, expliquant qu’il avait lui-même connu des troubles psychologiques liés à cette situation.
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Le prince, âgé de 36 ans, s’est dit « vraiment déçu » par son père, le prince Charles, alors qu’il traversait une période difficile. « Parce qu’il a vécu quelque chose de similaire. Il sait ce qu’est la douleur », a regretté le prince. De son frère le prince William, il reconnaît qu’ils sont désormais « sur des trajectoires différentes », confirmant, en creux, que leur relation était distendue. Il a réaffirmé son amour pour son père et son frère. Il aurait aimé qu’ils évoquent avec lui les articles racistes sur sa femme, mais ne l’ont, d’après lui, jamais fait. « Ça fait mal », a-t-il lâché.
En revanche, le fils cadet de Charles et Diana a loué sa grand-mère, la reine Elizabeth II, affirmant ne pas l’avoir « prise par surprise » lorsqu’il a annoncé sa mise en retrait de la famille royale. « Ma grand-mère et moi avons une très bonne relation et une entente », a-t-il dit. « Et j’ai un profond respect pour elle. C’est mon colonel en chef. Elle le restera. »
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