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Décès de Jean-François Stévenin : Un acteur prolifique et un réalisateur de films cultes - 20 Minutes

Depuis l’annonce de la disparition de Jean-François Stévenin, décédé mardi à l’âge de 77 ans, les hommages se sont multipliés sur les réseaux sociaux. Certains ont salué son « humanité », d’autres encore sa « bienveillance », et tous ont honoré sa carrière cinématographique, en tant qu’acteur ou cinéaste.

Car Jean-François Stévenin a marqué le cinéma français aussi bien derrière la caméra, que devant. Acteur prolifique vu dans des films aussi éclectiques que L’argent de poche de François Truffaut ou Le pacte des loups de Christophe Gans, il a également réalisé trois films considérés comme cultes.

Un visage rond et des yeux bleus perçants

Né dans le Jura en 1944, cet ancien étudiant à HEC, au parcours romanesque et buissonnier, découvre les plateaux de cinéma lors d’un stage à Cuba… sur la production laitière. « Je ne savais rien faire, mais j’ai appris à parler espagnol très vite, et je me suis fondu dans l’équipe. Incognito », racontait-il. En 1968, il devient assistant d’Alain Cavalier sur le tournage de La Chamade. « Pendant dix ans, j’étais assistant, je n’avais jamais pensé à jouer. (…) Et dans Out One, de Jacques Rivette, où Juliet Berto avait dit : "C’est drôle, l’assistant ressemble à Brando, pourquoi il ne jouerait pas Marlon ?" La scène a été gardée au montage », se souvenait-il en 2000 pour Libération.

Son visage rond et ses yeux bleus perçants font rapidement de lui une figure familière du cinéma français. Dans les années 1980, il tourne sous la direction de Jean-Luc Godard (Passion), Bertrand Blier (Notre histoire) et Catherine Breillat (36 Fillette). Puis viendront les films plus populaires comme Le Pacte des loups (2001), où il joue avec Vincent Cassel et Samuel Le Bihan ou encore L’Homme du train (2002) réalisé par Patrice Leconte. Son dernier film, Illusions perdues de Xavier Giannoli, adapté de Balzac, doit être présenté à la rentrée au festival de Venise.

Trois films salués

S’il a marqué les cinéphiles à l’écran, Jean-François Stévenin a aussi marqué les esprits en tant que réalisateur. Avec le film Passe Montagne (1978), qui donne l’un de ses meilleurs rôles à Jacques Villeret et suit la rencontre entre un architecte tombé en panne et d’un garagiste, au fin fond du Jura. Puis Double Messieurs en 1985, qui retrace la vadrouille de deux hommes, amis d’enfance, à la recherche de celui qui était leur souffre-douleur lorsqu’ils étaient enfants. Le dernier, Mischka (2002), met en scène la rencontre entre un grand-père abandonné par sa famille en bord d’autoroute et un infirmier dans un hospice.

Ses films, où la nature est très présente, sont marqués par le cinéma de Cassavetes. Comme le cinéaste américain, il aime à filmer ses proches, dont ses enfants. Il en a quatre, tous acteurs : Sagamore, Robinson, Salomé et Pierre.

Son travail de cinéaste lui vaudra en 2018 un prix Jean-Vigo d’honneur qui lui a été remis par Agnès Varda. Cette récompense distingue l’indépendance d’esprit, la qualité et l’originalité.

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