TÉLÉVISION - Début de saison difficile pour les violets. Après avoir intégré les cuisines de “Top Chef 2021” dans la brigade de Paul Pairet, Pauline Séné a quitté le concours lors de l’épisode 6 du mercredi 17 mars sur M6. Après une dernière chance jugée uniquement par le chef, et sur une seule bouchée, elle a cédé ses manchettes violettes à Sarah Mainguy, qui change de brigade et quitte celle d’Hélène Darroze. Un réajustement qui permet aux quatre jurés d’avoir chacun deux candidats dans leur équipe respective.
Quand on parle de son parcours, Pauline Séné le définit comme 50% bistronomique et 50% gastronomique. “J’aime ce côté rigoureux où on crée une belle assiette, et à la fois j’aime les assiettes généreuses. J’aime que la cuisine soit accessible à tous”, explique-t-elle au HuffPost. La jeune femme de 28 ans a commencé son apprentissage au restaurant étoilé L’Auberge basque à Saint-Pée-sur-Nivelle, aux côtés du chef Cédric Béchade.
Elle prend ensuite son envol et part à Paris où elle devient cheffe de partie au restaurant Semilla puis Cheffe adjointe au restaurant Le 52 avec une amie. Elle change d’établissement pour devenir cheffe adjointe au restaurant étoilé Le Cobea, aux côtés de Philippe Bélissent. “Ça me faisait revenir au gastronomique et à la cuisine plus précise. C’était une super expérience”, confie-t-elle. L’établissement a cessé toute activité en 2020 et a été repris pour accueillir le premier restaurant d’un jeune chef talentueux qui n’est pas inconnu du programme culinaire: Mory Sacko.
Après son élimination, elle a accepté de répondre à quelques questions posées par Le HuffPost:
Quelles ont été vos motivations pour participer à “Top Chef”?
Ma motivation est venue avec le Covid, quand on a été confinés. Je ne savais pas trop quoi faire puisque tout était à l’arrêt. Je n’avais pas de boulot, je voulais travailler à l’étranger, mais ce n’était pas possible. Du coup j’ai repensé à “Top Chef”, car la production m’avait approchée il y a 2 ans et j’avais décliné l’offre. Cette année, je me suis dit que ça pouvait être un challenge vu que je n’avais pas de perspective d’emploi pour les mois à venir. Ça m’a permis de faire un point sur ma carrière et sur moi-même.
D’où vient votre passion pour la cuisine?
Très jeune, j’aidais ma mère à préparer les repas et petit à petit c’est devenu ma passion. Je pensais à la cuisine tout le temps. Quand j’étais à l’école, je pensais aux menus que j’allais faire le week-end. Je passais commande à mon père pour qu’il me ramène tous les fruits et légumes de Rungis, vu qu’il est grossiste là-bas. Mes grands-parents sont maraîchers, et j’allais dans les champs avec eux quand j’étais petite. On peut dire que j’avais un terrain favorable à la cuisine et que j’ai toujours eu l’amour du produit à cuisiner de A à Z.
Lors de votre élimination, votre chef de brigade Paul Pairet a eu des mots bienveillants à votre égard. Qu’avez-vous ressenti à ce moment-là?
J’ai trouvé ça très touchant. L’entendre dire que s’il devait embaucher quelqu’un au sein de ses équipes, ce serait moi, ça m’a vraiment émue. On voit bien qu’il ne le dit pas parce que j’étais dans son équipe, mais plutôt de manière objective.
Justement, comment se sont passées vos six semaines de compétition à ses côtés?
C’est un chef très inspirant, parfois un peu lunaire, mais c’est ça qui est marrant. Ça lui arrive d’avoir des idées qui sortent comme ça. On ne sait pas d’où elles viennent, mais c’est du génie. J’ai tendance à être butée sur mes idées quand je travaille toute seule et en équipe. J’ai un petit regret sur ça. J’aurais dû un petit peu plus écouter mon chef.
“Avec Baptiste, on s’entend très bien”
Et avec le reste de votre brigade, comment ça s’est passé?
Franchement ça a été une entente de dingue. On avait l’impression d’être trois potes sur la même longueur d’onde. Avec Baptiste on a le même style de cuisine, alors que Pierre nous apportait une vision un peu différente, plus palace. Du coup on se complétait vraiment bien tous les trois. Quand je revois les épreuves en brigade, ça me rappelle de bons moments.
Il y en a d’ailleurs un qui m’a marqué. Lors de la toute première épreuve ensemble, on s’est posés pour goûter notre assiette. Tout le monde autour de nous était surpris, car personne ne l’avait encore jamais fait. C’était un moment hors du temps, il n’y avait plus de stress et on n’avait pas l’impression d’être dans “Top Chef”. On était juste une bande de potes qui goûtait sa dernière création.
De nombreux internautes vous prêtent une liaison avec Baptiste. Qu’avez-vous à leur répondre?
Ce sont “Les Feux de l’amour” avec Baptiste (rires). Non, nous ne sommes pas en couple. On s’entend très bien, c’est un très bon ami et même mon voisin, mais ça s’arrête là. Ce n’est pas l’amour de ma vie. Il n’y a plus grand-chose d’intéressant en ce moment, donc certaines personnes se devaient de créer une amourette (rires).
Que retenez-vous de votre aventure?
C’était une expérience humaine vraiment dingue, que ce soit tous les candidats, les chefs, et toute l’équipe de M6 sur le tournage. Mine de rien, on découvre autre chose: passer à la télé, faire des interviews, parler en cuisinant, etc. J’ai vraiment découvert un autre métier et c’était très intéressant. C’est la première fois que je faisais un concours de cuisine. On sait qu’on va être regardé par 4 millions de téléspectateurs tous les mercredis soirs et c’est impressionnant.
Cette médiatisation et ce travail face caméra vous faisaient-ils peur?
C’est le truc qui me faisait le plus peur et c’est d’ailleurs pour ça que j’avais refusé il y a 2 ans. On n’a aucun droit de regard sur ce qui va se passer. On ne sait pas quelle est l’image qu’on va dégager, comment sera le montage, si on va être la personne détestée de la saison. Ça me faisait vraiment peur. Mais au final, je suis contente de l’image que je projette et je trouve que ça me ressemble assez.
“Ça fait longtemps qu’une femme n’a pas gagné”
Vous êtes l’une des rares participantes de cette 12e saison. Était-ce important pour vous d’y aller pour représenter les femmes dans la cuisine, qui est un milieu encore très masculin et parfois sexiste?
Je pense que oui c’est important que les femmes soient représentées dans “Top Chef”. Chaque année, ça reste principalement des hommes et ça fait longtemps qu’une femme n’a pas gagné. Je n’y suis pas allée en me disant que j’étais féministe et que je devais montrer que les femmes étaient là. Il y a un moment il faut arrêter avec cette différence hommes/femmes. On est tous pareils: on est cuisiniers et on fait la même chose. Ce n’est pas notre sexe qui définit notre cuisine ni qui va dire si on est plus fort que les autres ou pas.
Quels sont vos projets futurs?
Pour l’instant pas grand-chose. J’aimerais bien prendre une place de cheffe à Paris. Il y a quelques propositions, mais je n’ai encore rien décidé. J’aimerais bien trouver d’ici l’été prochain. Pour l’instant, je réalise des petites missions par-ci par-là, mais pas sur le long terme. Avec l’ouverture des restaurants, ça devrait se débloquer un petit peu plus.
Un petit pronostic pour la finale?
Je dirais Baptiste parce qu’il est surprenant dans sa cuisine, audacieux et n’a pas peur de casser les codes. Et Matthias, en termes de technique, de confiance, et de volonté. Il ira très loin.
À voir également sur Le HuffPost: Des chefs étoilés offrent des repas à des étudiants de Colmar
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