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Kim Kardashian et Kanye West, fin de partie - Paris Match

En route pour le divorce ! Le couple cochait pourtant toutes les cases de la réussite : en huit ans, ils ont décuplé leur fortune et fondé une grande famille. Aujourd’hui, le rappeur génial et bipolaire se prend pour l’élu de Dieu tandis que la star de la télé-réalité prépare le barreau… mais Kim K ne se fera plus l’avocate de son mari.

Elle n’est alors qu’une figurante, dame de compagnie de la starlette Paris Hilton. Une brune plantureuse, au patronyme méconnu. Kanye West la découvre dans un magazine, au second plan sur une photo de paparazzi. Il demande à un ami: «Tu as vu cette fille, Kim Kardijon? »

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Dix ans plus tard, en mai 2014, leur mariage scelle l’union de deux empires, celui de la télé-réalité et celui du rap. Cette fusion a même un nom: «Kimye» (prononcez «Kimié »), contraction de leurs deux prénoms, qui sonne comme un slogan. Leurs noces sont à leur image, extravagantes. Les West s’offrent un sacre, d’abord à Versailles, pour un cocktail suivi d’un feu d’artifice, et le lendemain à Florence, où la cérémonie religieuse est célébrée au coucher du soleil dans les jardins d’un palais toscan du XVIe siècle. Les plus populaires des Américains se paient le grand chic européen. Ils se rêvent en seigneurs outre-Atlantique et dégustent des cuisses de grenouilles Chez l’ami Louis. Aux Etats-Unis, leurs fans des grandes plaines et de la Bible Belt sont accros au fast-food et aux centres commerciaux où ils se procurent leurs produits siglés Kardashian-West. Le futur divorce de ces monarques du Nouveau Monde est l’épisode final d’un show sentimental qui a vu la métamorphose d’une bimbo en femme puissante et celle d’un artiste adulé en roi fou.

Dans le Los Angeles des années 2000, Kanye West est un rappeur prometteur dont le premier album, «The College Dropout», est double disque de platine. Kim Kardashian, une apprentie it girl, vendeuse dans le magasin de vêtements de sa mère. La culture de L.A. tient en trois lettres: MTV. La chaîne de télévision dicte sa loi et fait des tubes sirupeux et géniaux de Britney Spears la bande-son d’une époque. Le succès de l’émission de télé-réalité familiale «The Osbournes» donne des idées à la fratrie Kardashian.

Au temps du bonheur avec leur trois enfants, en janvier 2019.

Au temps du bonheur avec leur trois enfants, en janvier 2019. © Instagram/kimkardashian

Comme toutes ses copines, Kim K. se rend régulièrement chez un chirurgien esthétique. Sa poitrine enfle, son nez s’affine, elle pose les fondamentaux de sa fameuse silhouette, les courbes surdimensionnées qui deviendront son meilleur argument de vente. Kanye West n’est pour l’instant qu’un ami; elle lui préfère un chanteur de R’n’B Ray J. C’est avec celui-ci qu’elle tourne, lors de vacances au Mexique, la vidéo pornographique qui la rend célèbre. Le film amateur, acheté 1 million de dollars en 2007 par une société de production, est même vendu en DVD. Quelques mois plus tard, quand le premier épisode de l’émission de télé-réalité «L’incroyable famille Kardashian» passe sur la chaîne E!, Kim est déjà une source de clics. Kanye West y apparaît en 2010; sa future épouse est alors fiancée à un joueur de basket.

Kanye éduque le goût de Kim, en fait sa créature, la filme dans ses clips

Ce n’est qu’en 2012 que les deux «K» annoncent être en couple. Le rappeur en est à son cinquième album, il se lance dans la mode et présente une collection de prêt-à-porter lors d’un défilé à Paris. Sa «girlfriend» est assise au premier rang, manteau de fourrure sur les épaules, diamants au poignet. Elle a l’allure d’une poupée de luxe, très décolletée, trop maquillée, snobée par cette élite fashion parisienne à laquelle elle est avide d’appartenir. Dans un épisode de la télé-réalité, West vide le placard de celle dont il se veut le mentor: rien n’y est à son goût. Il se débarrasse des robes roses et turquoise, les remplace par des teintes pâles, des coupes plus audacieuses, de la «couture».

Avec Donald Trump en 2016.

Avec Donald Trump en 2016. © Abaca

Le Pygmalion éduque son goût, fait d’elle sa créature, la filme dans ses clips. Elle l’introduit auprès de sa famille, un clan de femmes devenues célèbres et fortunées grâce aux produits dérivés de leur émission. Avec leur obsession matérialiste, les Kardashian ont créé un matriarcat inédit de femmes d’affaires qui font de la futilité un empire. Les cinq sœurs sont chacune à la tête de marques de vêtements et de cosmétiques vendues partout dans le monde. A elle seule, Kim gagnerait 45 millions de dollars chaque année; sa fortune s’élèverait à 900 millions de dollars, selon le magazine «Forbes». Kris Jenner, la mère manager qui gère les multiples contrats de sa progéniture, annonce sans complexe : « Je prends 10% sur tout ce qu’elles gagnent.» Toutes vivent dans le même quartier au nord de L.A., à Calabasas, une banlieue dortoir pour super riches.

Côté Kim, on milite pour les trans et le mariage gay. Côté Kanye, on soutient Trump, on s’oppose l’avortement et la vaccination. Un résumé des fractures américaines.

Auprès d’elles, Kanye West découvre les joies des familles nombreuses, le sentiment rassurant d’appartenance à une tribu. Lui a été élevé seul par sa mère, professeure de lettres à l’université de Chicago. Son père, militant du parti révolutionnaire Black Panthers et photojournaliste, les a quittés. Il grandit «en écrivant des poèmes», a raconté la mère, gamin choyé de la classe moyenne, dans un quartier paisible. Kanye West est noir mais ne sort pas d’un ghetto. Il ne connaît pas la misère qui donne au rap sa violence, son efficacité venue de la rue. Il est le bourgeois du hip-hop, méprisé par ses pairs qui lui reprochent son manque de crédibilité, son casier vierge, son enfance tranquille. Pour compenser, il veut être le meilleur et y parvient, numéro un des ventes de disques comme de baskets, grâce à sa collaboration avec Adidas. Producteur respecté, génie du sample et de la rime, il est classé par «Forbes » parmi les cent personnalités les plus influentes au monde.

Le 2e ranch de Kanye West dans le Wyoming acheté fin2019 pour 14 millions de dollars.

Le 2e ranch de Kanye West dans le Wyoming acheté fin2019 pour 14 millions de dollars. © Hayden Outdoors Real Estate

Kim Kardashian n’a pas, non plus, la nécessité de venger une enfance miséreuse. Elle est née à Beverly Hills, dans un milieu aisé, une coterie bourgeoise où l’on va à l’église le dimanche. Les K. fréquentent les familles Hilton, Trump et Simpson, du nom de O.J., l’immense champion bientôt poursuivi pour l’assassinat de son épouse. Son père, Robert Kardashian, avocat, travaille pour l’industrie musicale et fait partie de la «dream team» qui défend O.J. Il disparaît en 2003 emporté par un cancer. La mère de Kim, Kris, remariée au champion olympique Bruce Jenner, doit payer les écoles privées des six enfants et le quotidien dans leur grande villa. Elle creuse un filon: l’«entertainment», tranformer les siens en personnages de divertissement et leur nom en marque. Elle est celle qui donne de l’ambition à ses filles, la volonté d’atteindre le graal, la célébrité. Kim y parvient la première, à force de contrats publicitaires, d’apparitions sur des tapis rouges et d’une maîtrise experte des réseaux sociaux. «Vous pouvez dire beaucoup de choses à mon sujet, mais vous ne pouvez pas prétendre que je ne travaille pas dur», rétorque-t-elle à une journaliste en 2017. A Hollywood, nul n’est désormais assez puissant pour lui dicter quoi que ce soit.

A l’inverse, Kanye West, autrefois auréolé, sombre. Bien qu’il ait gagné 150 millions de dollars en 2019 avec «Jesus Is King», son album illuminé, et 1,3 milliard de dollars grâce à Yeezy, sa marque de chaussures, Kanye West le prêcheur voit son étoile pâlir. Il est diagnostiqué bipolaire après avoir été victime de crises « maniaques ». Ces épisodes se manifestent parfois en public, lors de diatribes délirantes ou agressives, en direct à la radio et à la télévision. Il va jusqu’à se moquer de son omnipotente belle-mère, qu’il a surnommée «Kris Jong-un». Embarrassée, Kim défend son époux, sans s’aligner sur ses opinions lorsqu’il déclare soutenir Donald Trump, elle qui est une électrice du Parti démocrate. Elle rappelle ses qualités de père pour leurs quatre enfants, fruit d’un mariage mixte et symbole progressiste de leur multiculturalisme : North, Saint, Chicago et Psalm… des prénoms frôlant l’absurde.

Souffrant d’une maladie du placenta, Kim a révélé en 2018 avoir eu recours à une gestation pour autrui, pratique légale en Californie. Une seconde a suivi, dix-huit mois plus tard. Décisions largement commentées dans les médias américains, soutenues par certains, réprouvées par la majorité de l’opinion. Les Kardashian-West sont au cœur de débats de société, indiscutablement influents auprès des 250 millions d’abonnés de leurs comptes Instagram. Lorsque le beau-père, Bruce Jenner, devient une transsexuelle du nom de Caitlyn, toute la famille milite pour les droits des personnes trans et en faveur du mariage gay. Kanye West, lui, ne se prononce pas. En 2020, il s’affiche aux côtés de prédicateurs évangéliques homophobes lors d’une journée de prière en Arizona. Politiquement opposée à son mari, Kim Kardashian s’est dite favorable à une restriction du port d’armes; elle a alerté sur les dangers de l’abstention aux élections et sur la crise du logement en Californie. On imagine leurs discussions houleuses à la maison dans leur gigantesque sofa «Ours polaire» du designer Jean Royère. Kim s’engage pour une réforme du système carcéral, mobilisant ses finances et son réseau, jusqu’à la Maison-Blanche, pour faire libérer des prisonniers condamnés à la peine de mort ou à la perpétuité.

Le rappeur « trumpiste », réfugié dans son ranch du Wyoming depuis plusieurs semaines, a tout de même passé Noël en Californie avec Kim et les enfants

En mai 2019, elle a fait une annonce étonnante: elle souhaite devenir avocate. Aux Etats-Unis, il est possible de passer l’examen du barreau en suivant un apprentissage auprès de professionnels du droit, sans s’inscrire à l’université. Deux femmes, des ténors pénalistes, ont accepté de la former. A 40 ans, la dévoreuse de sacs en crocodile s’apprête à changer de vie. Après vingt saisons, l’émission familiale vit ses derniers feux. Son histoire d’amour avec Kanye West aussi. On la dit épuisée par sa personnalité changeante et par ses déclarations erratiques. Le ridicule candidat à l’élection présidentielle en 2020, qui s’est prononcé contre l’avortement et la vaccination, a poussé sa femme à bout.

Le rappeur « trumpiste », réfugié dans son ranch du Wyoming depuis plusieurs semaines, a tout de même passé Noël en Californie avec Kim et les enfants. Fidèles à leur addiction pour la démesure, West aurait offert cinq voitures de sport à son épouse, tandis qu’elle aurait choisi pour lui des œuvres de James Turrell, le sculpteur qu’il préfère, à plusieurs millions de dollars. Des cadeaux de rupture? Leur divorce devrait être finalisé dans les mois qui viennent, sans qu’il y ait conflit entre les deux parties. Pour l’instant. Leur propriété de Calabasas, un palais immaculé de 1500 mètres carrés estimé 60 millions de dollars, pourrait être un sujet de discorde. Kim Kardashian est la propriétaire du terrain ; Kanye West, de la demeure. Quelle infortune!

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