
Cette année, les feux d'artifice sentent le pétard mouillé. Une poignée de communes sarthoises seulement ont décidé d'en organiser à l'occasion de la fête nationale. Les autres ont décidé de jouer la précaution face au risque sanitaire, ce qui laisse sur le carreau toute une professions, des artificiers aux techniciens du son et lumière.
Des artificiers et des techniciens désœuvrés
Comme toutes les autres années, Nicolas Sevin avait préparé les batteries de mortier, les lance-flammes et les bobines de fil pour la mise à feu. "Tout est dans les dépôts, donc c'est prêt. Si on nous appelle, on peut faire un feu. On est disponibles !" Artificier depuis quatre ans pour la société Plein Ciel, il a l'habitude d'organiser une soixantaine de feux. Cette année, c'est un, seulement : "Je fais celui du Mans, indique-t-il. J'irai installer le matériel à partir de lundi, 8h, pour une mise à feu le soir à 23h."
Une année creuse, sans précédent, due à la vague d'annulations venues des municipalités sarthoises dès le confinement. "Il y avait beaucoup de doutes autour des rassemblements de moins de 5.000 personnes, avance Nicolas Sevin. Et puis les municipales en retard n'ont pas beaucoup aidé. Les prises de décision sont venues très tard." Un crève-cœur pour l'artificier, qui adore "faire rêver les enfants et les adultes en regardant le ciel. Un 14 juillet sans feu d'artifice, c'est extrêmement triste." Nicolas Sevin exerce par ailleurs un autre métier, ce qui lui permet de ne pas être trop cruellement atteint par cette perte d'activité.
Tout un secteur de l'événementiel mis en danger
Les professionnels de la pyrotechnie en général sont lourdement frappés cette année. Au Mans, l'agence Scène de Nuit s'occupe ainsi de la mise en musique, lumière et vidéos des feux. "Je suis sur une quinzaine de feux sarthois d'habitude, explique le gérant Frédéric Moraine. Cette année, c'est zéro." Lui aussi s'appuie sur une diversification de ses activités pour faire face, "mais certains collègues sont sans rien depuis mars, et ça va continuer jusqu'à la fin de l'année".
S'il est bien obligé de se ranger aux décisions des mairies, Frédéric Moraine n'en reste pas moins critique sur les décisions d'annulations : "Il y a de l'amertume à voir la fin des distances physiques ou du port du masque au quotidien, dans les magasins par exemple. Nous, à côté, on nous interdit de travailler puisqu'on ne peut pas exercer notre métier". Certaines mairies ont pu préférer annuler les feux d'artifice, plutôt que de devoir payer des frais aux prestataires en cas d'annulation ou de défaut d'organisation.
On est en train de tuer tout un milieu économique attaché à la culture et à l'événementiel.
Frédéric Moraine aimerait bien voir arriver un véritable plan d'aide au secteur de la culture et de l'événementiel. "Que ça soit les prestataires techniques, ceux qui montent des chapiteaux ou des tentes, les artistes ou les techniciens, on est tous bloqués. Des aides ont été annoncées mais pur l'instant, tout ce qu'on a vu, ce sont les prêts garantis par l'Etat et le chômage partiel." Il ne compte pas beaucoup sur la suite de l'année pour se rattraper, les autres feux et festivités prévus courant août, septembre ou octobre étant eux aussi annulés en cascade.
July 13, 2020 at 11:07AM
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"Un 14 juillet sans feu, c'est triste" : les artificiers au chômage technique en Sarthe - France Bleu
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